Les paradigmes du paradis
C’est quoi les paradigmes du paradis ? Les règles du jeu quand tout est fini ?
Ça ressemble quoi et il y a qui ? Dis-moi comment c’est construit ?
On en fait quoi de notre deuxième vie? Est-ce que là-haut ça fleurit aussi
de barbelés et de grilles ? Y retrouve-t-on toutes nos conneries ?
Si l’on admet à l’entrée un certain tri, quels seront les critères de sélection ? Qui sera VIP ? Qui sera refoulé ? Dans quel ersatz de Méditerranée on le laissera se noyer ? Qui délivrera les permis ? Quelle bureaucratie ? quel céleste service statuera du vice, mettra au point les tests ? Quel club select se détachera du reste ?
Imaginons d’ici la photo des vainqueurs : extasies, caviar, flûtes de champagnes aux lèvres, se congratulant de leur moralité supérieure, la tête dans les nuages et les pieds dans la merde…
Plutôt que de faire comme si en toute hypocrisie dans ce paradis de nantis qui ne vaut pas un radis, ne préférerions-nous pas d’errer entre deux eaux ? Mieux vaut un misérable sort plutôt que d’être des salauds…
C’est ça les paradigmes du paradis ? Les règles du jeu quand tout est fini ?
Un cadrage sans compromis ? Il y a pas tout le monde sur la photo de famille…
Un eldorado dont l’accès est réduit par une élite de planqués qui sourient ?
les autres sombrent dans l’oubli… Faut-il vraiment revivre ces conneries ?
Et si c’était open bar pour tout le monde sans sécu qui fait la ronde et ne fait passer que les blondes ? Liberté, égalité et débits de boisson, pour une débile moisson d’âmes assoiffées d’houblon ! Pas de dress code, pas de contrôle à l’entrée, même pas besoin de blé, les VIP n’ont qu’à se recoucher ! Quel tableau idyllique mec, mais j’ai comme un doute…
Imagine-toi accoudé au bar Sirotant une bière entre Staline, Hitler et ta grand-mère ? Toute paradisiaque soit-elle notre teuf d’enfer supporterait mal la présence des génocidaires…
Même de l’autre côté, même de l’autre côté, même de l’autre côté, même de l’autre côté… du bar.
Les oppresseurs à la pression inspireraient le soupçon, les Khmers Rouges à la plonge laisseraient des traces de sang. Un goût de rance souillerait les boissons, macabre danse qui donnerait le ton... Plus d’easy listening, Wagner aux platines, Mobutu au vestiaire, Mussolini aux latrines…
Non ça sent pas bon, ça va pas le faire, notre open bar paradis est devenu un enfer…
C’est ça les paradigmes du paradis ? Les règles du jeu quand tout est fini ?
La fête va de mal en pis depuis que Staline a brûlé Mimie Mathy.
Les tortionnaires sont aussi de sortie, terreur, massacres sont de la partie.
Un vent de folie nous transit… Faut-il vraiment revivre ces conneries ?
Inexorablement, nos hypothèses se défont, notre imagination trop lucide ne mène à rien de bon… Que du sordide, que du bidon s’offre à notre réflexion, la liste est longue des paradis qui ne valent pas un rond ! Mais il y en a un tout particulièrement auquel on pourrait décerner la palme du paradis des cons ! Les terroristes n’ont-ils rien dans le ciboulot pour croire que se faire péter au milieu des gens, ça mène quelque part ? Nous on n’y croit pas aux septante-deux vierges, aucune ne se pointera pour se ramasser des coups de verges d’un connard mal baisé qui plus est en pièces détachées… et que faire si le terroriste est gay ?
On peut continuer ainsi indéfiniment, à peupler le ciel de nos conneries et de nos frustrations, mais ne serait-ce pas plus honnête et plus reposant de postuler un aller simple pour le néant ?
C’est ça les paradigmes du paradis ? Les règles du jeu quand tout est fini ?
Un mirage à abrutis, un dépotoir encombré d’inepties ? Faut-il vraiment se souhaiter
une deuxième vie ? Pourquoi ne pas se contenter de celle-ci ?
Dans le néant plus de soucis… Faut-il vraiment revivre ces conneries ?
Faut-il vraiment revivre ? Faut-il vraiment revivre ? Faux ! Vraiment faux ! Vraiment faux-vrai-faux-vrai ! Faut vraiment mettre fin à ces conneries !